Death Stranding

Pour la première fois depuis son départ de chez Konami, Hideo Kojima a le plaisir d'être à la tête de son propre studio lui permettant ainsi d'exprimer toutes ses idées sans aucunes restrictions. Après une annonce improbable lors de l'E3 2016, de nombreux trailers intrigants et un casting de haute volée pour la motion capture, difficile de ne pas avoir énormément d'attentes de celui qu'on annonce comme un chef d’œuvre. Le résultat est-il aussi incroyable que prévu ? C'est ce que nous allons tenter de découvrir !

Être le papa de la franchise Metal Gear Solid ne doit pas être une chose facile à gérer pour Hideo Kojima qui malgré le succès qui entoure la licence n'a pas échappé à un licenciement assez particulier qui avait fait les gros titres à l'époque. Ce dernier n'avait pas hésité à de nombreuse reprise durant sa collaboration avec Konami de ne pas pouvoir aller au bout de ses envies en plus d'avoir de nombreuses contraintes comme les délais à respecter qui selon lui nuisait à la qualité finale. Forcément, Death Stranding à la tâche compliquée de montrer que la personne en charge du projet peut débuter une nouvelle franchise qui respectes ses envies, en plus de satisfaire les joueurs qui le suivent depuis plus de 20 ans. Et autant dire que dès les premières minutes de jeu, il est vraiment difficile de ne pas être impressionné par le spectacle sonore et visuel qui s'offre à nous dans une ambiance dont seul Hideo Kojima en est le maitre. L'occasion également de constater la qualité du motion capture qui met en avant Norman Reedus prénommé Sam Porter dans le jeu, héro de notre aventure. Il ne sera pas le seul puisqu'on y rencontrera également Léa Seydoux, Mads Mikkelsen, Guillermo del Toro, Jesse Corti et Margaret Qualley pour ne citer qu'eux. Derrière les grands acteurs se cachent également un travail monstrueux pour reproduire le moindre de leurs mouvements et surtout ceux du visage dans le but de retranscrire les émotions qui sont très importantes pour l'immersion. Mais nous reviendrons à tout ça un peu plus tard pour vous parler un peu de l'histoire en évitant bien entendu tout spoil possible ! Ceux qui croient en la théorie du big bang savent que tout a commencé d'une explosion et bien ici on nous montre un aperçu de ce qui se passe après une autre explosion qui doit cette fois détruire toute vie sur Terre. Mais en plus de détonations gigantesques, une pluie torrentiel s'abat et vieillit de manière accéléré tout ceux qui sont en contact avec les gouttes, sans oublier les étranges flaques noir dont peuvent sortir des des morts-vivants. Malgré tout l'humanité survit et s'organise avec les moyens du bords : bunkers, imprimantes 3D et bien

sûr quelques précautions nécessaires comme bruler les morts avant qu'ils ne reviennent ! Mais pour que tout fonctionne et que les vivres soient apportés, des transporteurs sont nécessaires et sont les seuls à oser s'aventurer dehors contre une rémunération bien sûr. Sam est l'un d'entre eux et devra faire aux “échoués” des créatures que seuls lui et ceux et quelques autres peuvent détecter en plus de pouvoir rester en vie longtemps en territoire hostile. D'ailleurs ce ne sont pas les seuls ennemis puisque certains humains ne seront pas très amicaux au moment de vous croiser notamment les mules (anciens livreurs ayant sombré dans la folie) ou tout simplement des fou-furieux qui ont envie de tuer les derniers survivants. Le titre vous fera profiter d'un voyage voyant allant de l'Est à l'Ouest des États-Unis, un périple qui vous prendra tout de même au minimum une quarantaine d'heures et là on parle d'un trajet dans lequel on fait abstraction de pas mal de quêtes annexes (comptez le double pour finir le titre à 100%).

Forcément on profite ici d'une narration digne des meilleurs séries où l'on plonge presque instantanément dans la trame du jeu grâce à des cinématiques de toute beauté et des dialogues vraiment bien écrits. Comme expliqué plus haut, les émotions jouent un rôle vraiment important ici et permettent aux joueur de profiter d'une prestation comme il est rarement permis d'en voir dans le monde du jeux vidéo. Bien sûr les acteurs y sont également pour beaucoup car ils permettent de vraiment pouvoir donner vie à leurs alter-ego virtuels et il n'est pas rare d'être bluffé par la qualité des cinématiques. Bien sûr, les séquences in-game n'ont pas à rougir puisque les panoramas post-apocalyptique sont vraiment magnifiques et profitent de textures très réalistes, tout comme les effets de lumières qui sont particulièrement réussis. Rares sont les jeux qui réussissent à allier une excellente technique et une réalisation artistique à la hauteur, on peut clairement dire que dans Death Stranding c'est le cas. Pour ceux qui se posent la question, le résultat est à la hauteur sur Playstation 4 originale en affichant du 1080P en 30 FPS même si bien sûr la PS4 peut afficher de la 4K en 30FPS en plus de réduire l'alialing (même si celui-ci ne disparait pas complétement). Un scénario très prenant, une narration impressionnante, une durée de vie énorme, une réalisation à couper qui utilise les moindres ressources offertes par la console, jusqu'ici vous l'avez compris, on frôle la perfection ! On va maintenant aborder le gameplay, un point qui risque de diviser certains d'entre nous, surtout les amateurs d'action ou qui aiment faire des parties de courte durée. D'un bunker à un autre il vous faudra porter des vivres, à vous de choisir la quantité, cependant méfiez vous de pas trop vous charger, sinon en plus d'être très lent vous risquez de faire tomber la marchandise et donc de l'abimer. Chaque bras correspond à une gâchette, L2 pour la gauche et R2 pour la droite. A vous de presser au bon moment les gâchettes pour ne pas tomber ou utilisez les deux en même temps pour vous stabilisez mais attention en plus de pomper votre endurance, vos mouvements sont ralentis. Une idée originale qui ne conviendra pas à tout le monde. En effet même si il n'est pas très compliqué de prendre en mains ce gameplay aussi simple qu'atypique, il faut bien avouer que certains joueurs seront vite limités par la répétitivité et la simplicité de la jouabilité. Surtout que ce ne sont pas les phases d'infiltrations ou les combats ne sont pas à la hauteur de ce qui se fait en ce moment du côté de la concurrence. Vous l'avez compris, en plus d'utiliser des mécaniques pour le moins

étrange, il s'agit surtout d'une belle balade sur un terrain aussi beau qu’inhospitalier avec un scénario et une réalisation à couper le souffle. Cela n'empêche pourtant pas le titre de souvent nous mettre en situation de suspens  ou de nous tenir en haleine tout au long de l'aventure. Des idées assez sympa comme le fait de pouvoir placer des échelles pour accéder à des endroits inaccessibles, mettre des likes aux autres joueurs en ligne qui ont posés des installations pouvant être utile, comme par exemple recharger son exosquelette ou encore voyager rapidement grâce aux infrastructures collaboratives ! Autre mention spéciale : BB, votre fœtus en capsule relié à Sam qui lui permet de détecter précisément les “échoués”. Attention ce dernier peut vite être stressé à cause de combats ou de chutes, il vous faudra donc le rassurer régulièrement. Pour se faire il sera nécessaire de le bercer en mimant les mouvements avec la manette, autant être honnête, on ne peut que s'attacher à ce petit être.